Répondant à une question d’un journaliste sur les audits, le cardinal Théodore Adrien SARR, archevêque de Dakar, a encouragé l’Etat à aller jusqu’au bout. « On ne peut que prier Dieu pour que ceux qui sont en charge d’un tel travail, courageusement, continuent leur travail d’investigation, pour révéler la vérité », a-t-il déclaré. Le cardinal s’exprimait lors la conférence de presse marquant la fin des travaux de la deuxième session ordinaire de l’année pastorale 2011-2012. L’archevêque de Dakar a indiqué que les Sénégalais doivent, aujourd’hui, prendre conscience que le mal est profond. « Il faut que nous prenions conscience que c’est un mal réel, qu’il se manifeste de multiples façons », a-t-il estimé. A ses yeux, l’argent a pris trop de place chez certains Sénégalais, que cela soit dans le milieu politique, dans l’administration et même dans les relations sociales. « C’est ce que j’avais appelé, dans mon message de Noël, la suprématie polluante de l’argent », a-t-il rappelé.
Devant ce mal qui gangrène la société sénégalaise, le cardinal Théodore Adrien SARR a préconisé une lutte farouche. « (…) Prenant conscience du mal, il faut que nous soyons déterminés à lutter contre. Ce n’est pas une fatalité et nous pouvons très bien le faire », a-t-il déclaré. Toutefois, sur les sanctions, l’archevêque de Dakar fait la part des choses. « Partout où il y aura bonne gestion qu’on félicite les auteurs, mais partout où il y aurait malversation qu’on puisse aussi prendre les sanctions nécessaires pour que, de plus en plus, les Sénégalais comprennent qu’on ne peut pas continuer à laisser l’argent polluer les relations sociales, l’économie du pays, l’administration sénégalaise comme la politique sénégalaise », a-t-il lancé.
Le cardinal Théodore Adrien SARR s’est félicité de la ferme volonté des hautes autorités de combattre la corruption et les malversations. « On ne peut pas ne pas se réjouir de voir qu’en haut lieu on est déterminé à mener des audits qui permettent à la fois de déceler tout ce qui est bonne gestion des fonds publics, de sociétés, mais aussi tout ce qui est malversation financière. Il faut qu’à partir de là qu’on prenne des décisions qui permettront vraiment de condamner les mauvaises gestions, les malversations ; s’il le faut, voir comment récupérer l’argent en question et surtout empêcher que ce mal continue de gangrener la société sénégalaise », a-t-in indiqué. Mgr SARR a rappelé que les malversations financières ou les détournements de fonds publics portent préjudices aux familles, à l’Etat et aux entreprises.
Avec le changement de régime, intervenu le 25 mars dernier, les nouvelles autorités, notamment le chef de l’Etat, ont affiché leur intention de lutter contre les détournements de deniers publics, la corruption et la concussion, en réactivation la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Macky SALL a même annoncé qu’il proposera au Parlement une institution plus forte avec des pouvoirs plus étendus en vue de combattre efficacement les délinquants à col blanc.
Senkto.net