mardi 30 octobre 2012

MESSAGE FINAL DU SYNODE


MESSAGE FINAL DU SYNODE
Cité du Vatican, 26 octobre 2012 (VIS). Ce midi, près la Salle de Presse du Saint-Siège, le Cardinal Giuseppe Betori, Archevêque de Florence et Président de la commission ad hoc, Mgr.Pierre-Marie Carré, Archevêque de Montpellier et Secrétaire spécial, et Mgr.Luis Antonio G.Tagle, Archevêque de Manille et Vice Président de la même commission, ont présenté le Message final de la XIII Assemblée ordinaire du Synode des évêques, consacrée à la nouvelle évangélisation. Voici une synthèse de ce document:
"Au début les évêques évoquent le passage évangélique de Jean qui raconte la rencontre de Jésus avec la Samaritaine. C’est l’image de l’homme contemporain, tenant une cruche vide, qui a soif et nostalgie de Dieu, et vers qui l’Eglise doit aller pour rendre présent le Seigneur. Comme la Samaritaine, celui qui rencontre Jésus ne peut pas ne pas devenir le témoin de l’annonce de salut et d’espérance de l’Évangile. Ensuite, en ce qui concerne plus spécifiquement le contexte de la nouvelle évangélisation, le Synode rappelle le besoin de raviver une foi qui risque de s’éclipser dans les contextes culturels actuels et qui s’affaiblit même chez de nombreux baptisés. La rencontre avec le Seigneur, qui révèle que Dieu est amour, ne peut avoir lieu que dans l’Eglise, comprise comme communauté accueillante et expérience de communion, à partir de quoi les chrétiens deviennent des témoins dans d’autres lieux aussi. Toutefois, l’Eglise confirme l’idée que pour évangéliser il faut tout d’abord être évangélisé et lance un appel à la conversion, à commencer par elle même, parce que les faiblesses des disciples de Jésus pèsent sur la crédibilité de la mission. Conscients du fait que le Seigneur est le guide de l’histoire et que le mal n’aura pas le dernier mot, les évêques invitent les chrétiens à vaincre la peur par la foi et à regarder le monde avec courage et sérénité car, bien que rempli de contradictions et de défis, ce monde demeure celui que Dieu aime. Pas de pessimisme. La mondialisation, la sécularisation et la nouvelle donne de la société, les migrations, avec toutes les difficultés et les souffrances qu’elles comportent, doivent représenter des opportunités d’évangélisation. En effet, il ne s’agit pas de trouver de nouvelles stratégies pour diffuser l’Evangile comme un produit de marché, mais de découvrir comment les personnes approchent Jésus".
"Le message considère la famille comme le lieu naturel de l’évangélisation et confirme qu’elle doit être soutenue par l’Eglise, par la politique et par la société. A l’intérieur de la famille, il souligne le rôle spécial que jouent les femmes et rappelle la situation douloureuse des personnes divorcées et remariées. Tout en confirmant la discipline relative à l’accès aux sacrements, il insiste que ces personnes ne sont pas abandonnées par le Seigneur, et que l’Eglise est une demeure accueillante pour tous. Le message cite également la vie consacrée, témoin du sens supraterrestre de l’existence humaine, et les paroisses comme centres d’évangélisation. Il rappelle l’importance de la formation permanente pour les prêtres et les religieux, et invite les laïcs (les mouvements et les nouvelles réalités ecclésiales) à évangéliser en restant en communion avec l’Eglise. La nouvelle évangélisation trouve une coopération souhaitable avec les autres Eglises et communautés ecclésiales, animées elles aussi par le même esprit d’annonce de l’Evangile. Une attention particulière est portée sur les jeunes dans une perspective d’écoute et de dialogue pour racheter, et non pas mortifier, leur enthousiasme".
"Le message considère ensuite le dialogue, décliné sous différentes formes, avec la culture, qui a besoin d’une nouvelle alliance entre foi et raison, avec l’éducation, avec la science qui, quand elle ne confine pas l’homme au matérialisme, devient une alliée de l’humanisation de la vie, avec l’art, avec le monde de l’économie et du travail, avec les malades et ceux qui souffrent, avec la politique, à laquelle un engagement désintéressé et transparent en faveur du bien commun est demandé, avec les autres religions. En particulier, le Synode confirme que le dialogue inter-religieux concourt à la paix, rejette le fondamentalisme et dénonce la violence à l’encontre des croyants. Le message rappelle les possibilités qu’offrent l’Année de la foi, la mémoire du concile Vatican II et le Catéchisme de l’Eglise catholique. Puis il indique deux expressions de la vie de foi particulièrement significatives pour la nouvelle évangélisation: la contemplation, où le silence permet d’accueillir au mieux la Parole de Dieu, et le service aux pauvres, dans l’optique de reconnaître le Christ sur leurs visages".
"Dans la dernière partie, le message se tourne vers les Eglises des différentes régions du monde et adresse à chacune d’entre elles des paroles d’encouragement pour l’annonce de l’Evangile. Aux Eglises d’Orient, il exprime le souhait qu’elles puissent pratiquer la foi dans des conditions de paix et de liberté religieuse; à l’Eglise d’Afrique, il recommande de développer l’évangélisation à travers la rencontre avec les anciennes et les nouvelles cultures, et fait appel aux gouvernements pour qu’ils mettent un terme aux conflits et aux violences. Les chrétiens d’Amérique du nord, qui vivent dans une culture où abondent les expressions qui éloignent de l’Evangile, doivent se tourner vers la conversion et être ouverts à accueillir les immigrés et les réfugiés. L’Amérique latine est invitée à vivre la mission permanente pour faire face aux défis actuels, comme la pauvreté, la violence même dans les nouvelles conditions de pluralisme religieux. L’Eglise en Asie, bien qu’étant une petite minorité, souvent placée en marge de la société et persécutée, est encouragée et exhortée à rester ferme dans la foi. L’Europe, bien que marquée par une sécularisation parfois agressive et blessée par les régimes passés, a créé une culture humaniste capable de donner un visage à la dignité de la personne et à l’édification du bien commun; les chrétiens européens ne doivent pas se laisser abattre par les difficultés du présent, mais ils doivent les percevoir comme un défi. A l’Océanie, enfin , il est demandé de s’engager encore à prêcher l’Evangile. Enfin, le message se termine en implorant l’intercession de Marie, l'Etoile de la nouvelle évangélisation".

lundi 22 octobre 2012

MESSE DE LANCEMENT DE L’ANNEE PASTORALE 2012-2013






(Cathédrale N.D des Victoires, le 20/10/12)
Chers confrères dans le sacerdoce,
Chers religieux et religieuses,
Chers frères et sœurs en Christ,

La traditionnelle messe de lancement de l’Année Pastorale, qui réunit ce matin l’ensemble de notre famille diocésaine à travers ses différentes composantes, revêt, cette année, un cachet particulier. En effet, nous y célébrons à la fois :
-          L’élaboration et le lancement de notre 3ème plan d’action pastorale 2012-2017.
-          L’ouverture diocésaine de l’année de la foi voulue par notre Saint Père, le Pape Benoît XVI, et lancée par lui-même le jeudi 11 octobre dernier.
-          Le synode sur la nouvelle Evangélisation réuni en ce moment à Rome.
-          Enfin, le Dimanche des Missions, que nous voulons, désormais, comme tremplin du lancement de l’année pastorale des communautés paroissiales de notre Archidiocèse.
Tous ces événements, frères et sœurs nous sont donnés comme occasion de ramener  en nos consciences la vocation et la mission d’une Eglise qui chemine dans le monde de son temps, en s’efforçant de permettre que sa vie et son action produisent les fruits que Dieu en attend. Notre famille diocésaine ne saurait se soustraire  à son devoir de jouer sa partition dans ce sens.

Après l’élaboration, le vécu et l’évaluation des plans d’action pastorale I et II dans la décennie 2000-2011, nous voici arrivés à l’élaboration et au lancement du 3ème plan, gardant en toile de fond la poursuite des quatre objectifs stratégiques de Communion, de Liturgie, de Témoignage et de Service. Nous fixons toujours notre regard vers Celui que l’apôtre Paul vient de nous présenter comme « le Christ (…), établi au dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent, quel que soit leur nom, aussi bien dans le monde présent que dans le monde à venir. »

C’est sur Lui, Jésus-Christ, qu’est centrée la vision que nous donnons à notre troisième quinquennat de planification. Vision que nous avons formulée ainsi : « Jésus-Christ, Unique Sauveur, aîné d’une multitude de frères, modèle et source de vie, est rencontré personnellement et communautairement par les membres de l’Eglise Famille de Dieu, et les fait vivre en fils du Père et frère des hommes. »
Fixant notre regard sur Jésus-Christ, nous nous sentons non seulement investis par Lui, mais encore et surtout inspirés et accompagnés par Lui dans la réalisation de la Mission qui rejaillit de cette vision : « Nous, membres de la famille diocésaine (évêque, prêtres, consacrés et laïcs), enracinés en Jésus-Christ, animés par l’Esprit-Saint,, nourris et unifiés dans et par l’Eucharistie, nous bâtissons  l’Eglise Famille de Dieu, lieu et artisan de réconciliation, de justice et de paix, dans le Sénégal et l’Afrique d’aujourd’hui, pour l’avènement d’un monde nouveau. »

S’il est besoin de le rappeler, chers frères et sœurs, le sens d’une planification, dans le domaine pastoral qui nous occupe, est d’organiser l’action pastorale dans la concertation et de la conduire avec méthode et rigueur, dans l’implication de tous  les acteurs, pour une plus grande efficacité et fécondité.
Je vous exhorte donc, vous tous Pasteurs, à prêter sans cesse attention à notre Plan d’action pastorale, à vous y référer le plus souvent possible, afin de déterminer, dans la concertation avec tous vos collaborateurs, les activités, que vous jugerez porteuses de fruits pour vos paroisses  et vos communautés de base. Cela passe évidemment par la sensibilisation, la communication soigné et l’ouverture d’esprit et de cœur permettant d’aller vers l’autre, de le trouver et de l’intégrer pour qu’il se sente concerné.
L’Evangile de ce jour nous appelle à ce dynamisme missionnaire, qui nous aide à nous départir des préjugés et de la peur , pour aller à la rencontre de Jésus-Christ, l’Unique Sauveur, l’accueillir dans notre vie et témoigner de lui. Cela passera indispensablement par la Prière, car l’acteur principal de notre action pastorale n’est autre que Jésus Lui-même qui, par son Esprit, « ouvre notre cœur à la lumière pour nous faire comprendre l’espérance que donne son appel, la gloire sans prix de l’héritage  que nous partageons avec les fidèles, et la puissance infinie qu’il déploie pour nous, les croyants », comme disait Saint Paul dans la première lecture.
Je vous exhorte, vous tous fidèles laïcs, à vous intéresser à notre 3ème plan d’action pastorale pour le découvrir, l’assimiler et vous y référer dans les activités de communauté sectorielles et la vie de vos familles chrétiennes.
La volonté d’une telle participation de tous et d’un tel engagement de tous, dans la mission de l’Eglise, devra être plus effective dans le contexte de l’Année de la Foi, que nous vivons.

L’Année de la Foi

Avec la lettre apostolique du 11 octobre 2011, notre Saint Père, le Pape Benoît XVI a proclamé une Année de la Foi, effectivement lancée par lui-même le 11 octobre dernier, sous le signe du renouveau de l’Eglise et de la nouvelle Evangélisation. Comme toutes les  Eglises du monde entier, nous aussi, accueillir et intégrer du Saint Père dans le quotidien de notre vie et de notre témoignage.

Il est, heureux, à cet effet, que les textes liturgiques de ce jour, nous orientent et nous éveillent, conformément au désir du Saint Père, « à l’exigence de redécouvrir le chemin de la foi pour mettre en lumière de façon toujours plus évidente la joie et enthousiasme renouvelé de la rencontre avec le Christ. » (PF 2) Il s’agit, après tout, de l’exigence d’une vocation : celle du chrétien, de tout chrétien, de chaque chrétien, et de la famille ecclésiale que nous formons.
Il s’agit en particulier de la vocation de nous, Pasteurs, d’où l’appel du Pape dans son homélie, au cours de la messe de lancement de l’Année de la Foi : « l’Eglise dans son ensemble, et les pasteurs en son sein, doivent, comme le Christ, se mettre en route, pour conduire les hommes hors du désert, vers le lieu de la vie, vers l’amitié avec le Fils de Dieu, vers Celui qui nous donne la vie, la vie en plénitude . » Mais comment se mettre en route, si l’objectif n’est pas déterminé ? Comment conduire les autres, si la destination nous est inconnue ? Comment nouer et consolider une amitié avec quelqu’un, sans contact avec lui ?
Des questions, auxquelles l’apôtre Paul des réponses, dans son adresse aux Ephésiens. Des questions qui, parallèlement, nous interpellent et nous engagent tous, en cette année de grâces. Notre foi nous met en route vers quelqu’un, Jésus-Christ : « J’ai entendu parler de la foi que vous avez dans le Seigneur Jésus », dit Saint Paul. Croire en Jésus-Christ, c’est, dans un certain sens, accueillir le vie qu’Il est, et vouloir la transmettre autour de soi comme le Bien par excellence : « Heureux ceux qui croient ! » (Jn 20,29), s’exclame Jésus.
Cette foi en Jésus-Christ nous ouvre au monde présent et à venir pour instaurer et entretenir, avec tous les fidèles et les hommes de bonne volonté, une communion d’amour au nom de l’amour qu’est Jésus lui-même. C’est dans cette communion d’amour que la foi s’exprime avec assurance, grâce à la lumière de l’Esprit Saint, au point que nous puissions professer : Je crois en Dieu, le Père tout-puissant (…) Je crois en son Fils Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu (…) Je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne vie (…) Je croie en Eglise, une Sainte, Catholique et Apostolique ! Je suis chrétien !
Or, quel moment plus approprié pour vivre cette communion  d’amour sinon l’Eucharistie, sacrement de l’amour même de Dieu pour l’homme ? L’Eucharistie nous permet de rencontrer réellement le Christ, de le recevoir pour qu’Il nous habite et nous fasse vivre. C’est dans et par l’Eucharistie que le chrétien construit et nourrit son appartenance au Christ. C’est dans et par l’Eucharistie qu’il instaure avec Lui cette communion d’amour, qui lui permet de porter et de vivre cet amour avec ses frères : « A ceci nous avons reconnu l’amour, c’est que Lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous devons donc, à notre tour donner notre vie pour nos frères. » (1Jn 4, 10) L’Eucharistie manifeste et actualise ce sacrifice du Christ, don d’amour pour l’humanité.
Chers frères et sœurs, faisons de l’Eucharistie le centre de notre croissance personnelle et collective, dans la foi au Christ Vivant et Vrai.

LE SYNODE SUR LA NOUVELLE EVANGELISATION

Un autre événement important que vit notre Eglise Catholique, et qui sollicite notre communion, est la tenue, à Rome, de la XIIIème Assemblée Générale du synode des Evêques autour du thème : ‘La Nouvelle Evangélisation pour la transmission de la foi chrétienne. » Tout d’abor, deux indications données par le Saint Père, à l’entame des travaux, me semblent importantes à fixer :
-          La première rejaillit de l’esprit même du Concile Vatican II, et nous incite à comprendre que l’appel universel à la sainteté s’adresse à tous, et que tous chrétien est, par définition, un protagoniste dans le travail le travail de l’Evangélisation : « Une des idées fondamentales de la nouvelle impulsion que le Concile Vatican II a donné à l’évangélisation, dit le Pape en référence à LG 39-42, est celle de l’appel universel à la sainteté, qui, comme tel, concerne tous les chrétiens. »
-          La seconde, toujours en étroit lien avec Vatican II, rappelle la vérité selon laquelle  Dieu se fait présent pour et dans le monde ; c’est lui qui fait et accompagne l’histoire des hommes : « dans la foi, indique le Saint Père, résonne l’éternel présent de Dieu, qui transcende le temps qui, pourtant, ne peut être accueillir par nous que dans notre aujourd’hui qui est unique. »
Mais quelle est la nature de la nouvelle évangélisation ? Trois points fondamentaux sur la question, sont ressortis des réflexions des Pères synodaux :
1.       La nouvelle évangélisation est d’abord l’œuvre de la Saint trinité, d’où la primauté de Dieu dans l’évangélisation : « la fondation de la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi, note le Saint Père, est avant le travail de la Saint Trinité dans l’histoire. Dieu le Père a envoyé son Fils qui a apporté, avec lui, l’Esprit. »
2.       Elle ensuite un mandat du Christ à son Eglise : « l’Eglise, souligne Vatican II, a reçu ce mandat solennel de la part du Christ de proclamer la vérité salvifique des apôtres et qu’ils soient ses témoins jusqu’ç l’extrémité de la terre » (LG 24). C’est donc la mission de chaque disciple du Christ de diffuser la foi car la mission principale de l’Eglise, c’est l’évangélisation.
3.       Elle est enfin l’opération de l’Esprit Saint, comme nous le démontre, du reste, l’évangile de ce jour. C’est l’Esprit qui inspire le disciple à savoir se défendre devant ses détracteurs ou ceux qui demandent compte de son expérience (cf. 1P 3, 15) ; c’est le même Esprit qui l’éclaire pour dire clairement ce qu’il annonce.
Forts de tout cela, souhaitons vivement que l’élan de la nouvelle évangélisation vienne stimuler celui de nos églises, en apprentissage de la vie évangélique.

LE DIMANCHE DES MISSIONS

Le dernier élément qu’intègre cette cérémonie, est la 86ème Journée Mondiale des Missions que nous célèbrerons demain, autour du thème : « Appelés à faire resplendir la Parole de vérité. » (PF 6) Le sens très symbolique de cette célébration, qui « porte au centre de l’ecclésiologie de la nature missionnaire de l’Eglise » (Message du Saint Père pour le dimanche des missions), donne notre famille diocésaine et toutes les communautés et structures qui la composent, l’occasion de prendre un nouvel envol dans le témoignage du Christ et le service de l’homme.
Aujourd’hui, frères et sœurs, ce témoignage se fait urgent, au moment où assistons à ce qui pourrait être vu comme une crise de la foi, une banalisation des mœurs et une perte du sens du sacré et de l’homme. Mais comment témoigner de Jésus si nous n’apprenons pas nous-mêmes à la connaître davantage ? Comment témoigner de notre foi en Lui si nous ne cultivons pas nous-mêmes cette intimité profonde avec Lui dans le respect du sacré, l’amour et le soin des sacrements, qui manifestent sa présence et son action dans la vie et des fidèles et dans le monde, surtout l’Eucharistie, qui nourrit et consolide notre intimité avec le Christ, qui tisse et renforce les liens de notre fraternité en Lui ?
Pour être partagée et annoncée, la foi a besoin de prendre racine dans le cœur de qui l’annonce. Le missionnaire est porteur d’une Parole, celle du Christ, c’est en Lui, Jésus, qu’il est appelé à puiser ses forces, son inspiration, ses arguments, son modèle, pour  faire  resplendir la Parole même du Christ qui l’envoie, grâce à la lumière de l’Esprit Saint.
Or, pour aller en mission, pour être missionnaire, il ne suffit pas seulement de braver des limites géographiques plus  ou moins lointaines. Le sens missionnaire germe et s’épanouit dans le cœur du Chrétien, grâce à la vertu de la charité, qui le transforme à un élan d’amour pour Dieu et pour le prochain, en un élan de solidarité et de compassion pour l’autre, surtout le plus faible, pour lui porter Jésus, Chemin, Vérité et Vie. « Le désir d’annoncer le Christ, écrit le Pape Benoît XVI dans son exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini, n°97, nous pousse à lire l’histoire pour y découvrir les problèmes , les aspirations et les espérances de l’humanité que le Christ doit guérir, purifier et remplir de sa présence. Son message est en effet toujours actuel, il descend au cœur même de l’histoire et est capable d’apporter une réponse aux inquiétudes les plus profondes de tout homme. C’est pourquoi l’Eglise, dans tous ses composants, doit être consciente du fait que les horizons immense de la mission ecclésiale, la complexité de la situation  présente, demandent aujourd’hui  des modalités nouvelles pour communiquer de façon efficace la Parole de Dieu. »
« Les hommes qui attendent le Christ, affirmait le Bienheureux Jean Paul II dans son Encyclique Redemptoris missio, sont encore en nombre incalculable (…) Nous ne pouvons pas, ajoutait-il, avoir l’esprit tranquille en pensant aux millions de nos frères et sœurs, rachetés eux aussi par le Sang du Christ, qui vivent dans l’ignorance de l’amour de Dieu. » (n°86).
Cette exhortation du Pape, même si elle cherche à stimuler notre générosité et notre disponibilité pour aller à la rencontre de ces frères et sœurs, et satisfaire leur soif de Dieu, doit, avant tout, nous interroger sur la qualité de notre annonce, sur  la qualité de notre personnalité missionnaire.
Certes « la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux » (Mt 9, 38) ! Mais, si dans le visage de chacun des ces ouvriers, traduisait le visage de même de Jésus ; si dans la personnalité de chacun de ces ouvriers, s’épanouissait la compassion, le dynamisme et l’amour même de Jésus ; si enfin, l’esprit de chacun de ces ouvriers, reflétait la sagesse de l’Esprit de Jésus, alors, même peu nombreux, nous toucherons les cœurs pour y laisser la marque indélébile de la vraie foi.
Chers Pasteurs, prêtres, religieux et religieuses ; chers fidèles laïcs, soyons ces missionnaires ardents, désintéressés et enracinés dans le Modèle de Jésus, et,  ensemble avec tous nos frères et sœurs, nous pouvons chanter « les merveilles de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. »
Que l’intercession et le soutien maternels de la Bienheureuse Vierge Marie, N. D du Rosaire, nous accompagnent  et nous orientent à témoigner sans relâche de notre foi en son Fils Jésus-Christ, toujours, partout et pour des siècles des siècles. Amen !
+Théodore Adrien Cardinal SARR
Archevêque de Dakar

mercredi 10 octobre 2012

Vol dans un cimetier catholique à Dakar



Au total, 57 tombes ont été profanées au cimetière Saint-Lazare de Béthanie dans la nuit de samedi à dimanche, rapporte lundi le journal L’Observateur soulignant que le cimetière de Bel Air également n’a pas été épargné.

"Nous allons porter plainte et nous allons faire des démarches pour retrouver" les coupables, a dit M. Sène dont les propos sont rapportés par Radio Sénégal.

"Dans le cimetière Saint-Lazare, 57 tombes ont été profanées, des crucifix enlevés, des objets d’ornement volés (…) Nous le dénonçons avec la dernière énergie (…)", a-t-il ajouté.

"Nous ne pouvons pas comprendre que des individus puissent entrer dans cette dernière demeure qui nous est destinée à nous tous (pour y commettre de tels actes). Cela n’est pas le reflet de la société sénégalaise où toutes les confessions, catholiques et musulmanes, vivent en parfaite symbiose", a-t-il dit.

Aimé Sène a appelé "tous les Sénégalais à réagir de la façon la plus virulente, le plus possible (…)". "Il y a eu de temps en temps des profanations, mais avec une telle ampleur, je ne pense pas (….)", a-t-il relevé.

"Nous invitons tous ceux qui peuvent nous donner des indications pour que nous puissions retrouver ces malfrats, ces mécréants", a dit Aimé Sène, annonçant "une forte récompense" pour ceux qui pourront aider à "retrouver ces malfrats, ces gens qui n’ont aucune morale (…)".

léral.net