lundi 20 février 2017

INTRODUCTION AU CARÊME :



 Le carême est souvent présenté comme le temps du jeûne. Nous en parlerons. Mais c’est beaucoup plus que cela. C’est le temps de la conversion, pour changer notre cœur et notre vie. Le jeûne c’est d’abord pour libérer nos esprits et nos cœurs. Le carême, ce n’est pas un temps de tristesse. Au contraire, c’est le temps de la joie d’être libéré du péché. C’est le temps de la prière et de la charité. C’est donc le temps de prendre au sérieux la Parole de Dieu, et de la mettre en pratique. Pour suivre le Christ dans toute notre vie, et faire grandir son Royaume, dans la confiance. C’est le temps de revoir toute notre vie, à la lumière du Saint Esprit. C’est pourquoi le premier dimanche de carême, on nous présente Jésus qui lutte contre Satan, et qui nous libère de tout mal. Le mercredi des Cendres, nous entrons dans le Carême. En faisant le signe de la croix sur notre front avec les cendres. Le prêtre nous a dit : « Convertissez-vous, et croyez à l’Évangile ». Le Seigneur nous appelle donc à changer notre cœur et notre vie. Et à mettre vraiment en pratique l’Évangile, chacun personnellement, en famille, en communauté et avec tous ceux qui nous entourent, chrétiens ou non. Le Carême, c’est la marche vers Pâques : la fête de Jésus ressuscité. Pendant le Carême, nous cherchons à vivre une vie nouvelle, la vie des enfants de Dieu, comme Jésus nous l’a montré. Pour que, à Pâques, nous soyons vraiment devenus des hommes et des femmes nouveaux. Pour ensemble construire « une terre nouvelle, où la justice habitera » (2° Pierre 3,13). Ensemble, avec tout notre peuple. Pour que « Son règne vienne. Et que Sa volonté soit faite sur la terre. » Enfin, le Carême, c'est le temps de changer ensemble notre pays, pour en faire un pays où tous seront respectés et pourront vivre heureux. Avec la force de Dieu qui, après 40 ans au désert, a fait entrer son peuple dans une terre nouvelle.
Pendant ce Carême, nous sommes appelés ensemble, prêtres et laïcs, à devenir davantage amis de nos frères et de nos sœurs. Surtout de ceux qui souffrent, et qui ont besoin de nous. Et pour accueillir ceux qui sont seuls, et qui pleurent. C’est cela notre travail de chrétiens. Comme le disait le saint pape Jean Paul 2 dans sa lettre sur le Rédempteur de l’homme : » Le Christ s’est fait homme. Il s’est uni à tous les hommes, dans toute leur vie. C’est pourquoi, l’homme est le chemin de l’Église C’est en allant vers l’homme quel qu’il soit, et en l’accueillant, que nous pouvons aller vers Dieu, et vivre avec Lui. Notre amour pour Dieu est obligatoirement un amour pour tous ceux qui souffrent, quelle que soit leur langue ou leur religion. Car Jésus est mort pour tous les hommes. Ce sont tous les hommes qui sont sauvés par Jésus. »
Est-ce que nous cherchons à connaître les difficultés de nos frères et sœurs ? Quelles sont leurs principales souffrances ? Que faisons-nous pour eux ? Comment devenir amis de ceux qui nous entourent, à la suite de Jésus, sans rejeter personne ? Comment encourager ceux qui sont autour de nous à aider, eux aussi, ceux qui souffrent ?
. Nous nous demandons, en silence devant le Seigneur :
  • au niveau personnel: Le Carême est un temps de conversion. Je me demande: suis-je ami avec tout le monde? A qui je ne parle pas, par exemple pour des raisons politiques? Que vais-je faire?
  • En famille: Il y a encore trop de problèmes dans nos familles: des jalousies, des injustices et même des accusations de sorcellerie. Des disputes au sujet de l'héritage, des souffrances non humaines comme l'excision. Des différences entre garçons et filles, entre nos propres enfants et les autres qui vivent chez nous. Nos familles sont divisées. Nous ne savons pas bien nous organiser avec notre argent. En ce temps de Carême, nous voulons vivre un amour vrai, dans le respect et le pardon, entre mari et femme. Pour bien éduquer nos enfants et qu'ils soient heureux. Et qu'ils mettent la paix et l'unité à leur tour, autour d'eux. Pour ressusciter tous ensemble à une vie nouvelle, avec Jésus, aux fêtes de Pâques.
  • Dans la communauté chrétienne (CCB): Elle est le lieu de l'accueil des pauvres et des étrangers: un lieu ouvert à tous, le lieu de la prière et de la réconciliation, le lieu du travail en commun pour servir l'homme, surtout le pauvre et le petit. -Tous les membres de la CCB sont-ils actifs, chacun selon les dons que Dieu lui a donnés, dans un travail en commun, comme les membres d'un seul corps (1° Cor 12)? Travaillent-ils pour être servis(se servir) ou pour servir? Y a-t-il une vraie entr'aide en cas de maladie ou de mort, d'accident ou de pauvreté, et dans les autres souffrances de la vie?
  • La paroisse : Est-elle le lieu où on aborde les vrais problèmes de l'Eglise et du pays, et pas seulement les questions matérielles de la vie de la paroisse. Que faisons-nous pour mettre une vraie communion entre nous tous: prêtres, laïcs, CCB, mouvements, associations? En cherchant à voir ce qu'il y a de bon dans l'autre, en respectant les dons que Dieu lui a donnés. Pour choisir les bonnes personnes là où elles peuvent le mieux servir, sans regarder leur argent ou leur place dans la société. En essayant de grandir ensemble dans la foi.
  • La société : Travaillons-nous à faire grandir l'union entre tous les citoyens guinéens, quelle que soit leur langue ou leur religion? Sinon, comment vivre l'amour du Christ. Dans les moments difficiles de l'Eglise et du pays, sommes-nous  unis, prêts à agir ensemble, pour le bien de l'homme et pour servir la société?
Comment lutter contre les injustices autour de nous? Comment aider les pauvres et tous ceux qui souffrent? Comment mettre la paix autour de nous, et réconcilier ceux qui ne s'entendent pas ?
Que chacun entre dans un groupe ou mouvement de son choix, pour faire quelque chose pour les autres, pour l'Eglise et pour le pays.
Dans chaque famille, se réunir tous ensemble pour un temps de réconciliation, en invitant nos autres parents de la ville ou du village, pour régler nos problèmes et finir les rancunes
Pour la paroisse, mettre en place un comité de justice et de paix.
Nous nous retrouverons à la fin du Carême pour faire l'évaluation. Bon Carême à tous !
 Pour prier le Seigneur à partir de ces textes
Je demande au Seigneur de ne pas être sourd à son appel. Je prie en silence
J’imagine le lieu où se déroule cette scène de l’Evangile. Je me mets successivement à la place de Jésus et de chacun des personnages
J’écoute la Parole, je la laisse agir en moi. Je me laisse transformer par elle. Je me pose 4 questions :
1.      Qu’ai-je retenu de cette lecture ?
2.      Que me montre cette Parole sur Jésus (sur Dieu) ?
3.      Quelle Bonne Nouvelle me donne cette Parole (la joie, l’espérance, le courage…) ?
4.      Qu’allons-nous faire, avec ceux qui m’entourent, pour mettre cette Parole en pratique
Quelques explications :
1)      Nous redisons cet Evangile avec nos mots à nous : c’est important de savoir raconter l’Evangile pour le faire connaître aux autres.  Nous redisons les passages  qui nous semblent les plus importants et les mots qui nous touchent le plus
2)      Avant de parler de nous-mêmes, nous regardons d’abord Jésus. C’est lui le plus important. Qu’est-ce que cet Evangile d’aujourd’hui nous fait connaître de spécial sur Jésus ?
3)      L’Evangile est une Bonne Nouvelle pour nous. Dans cet Evangile d’aujourd’hui, qu’est-ce qui nous éclaire, qu’est-ce qui nous rend heureux, et nous apporte la joie, l’espérance, le courage ?
4)      Maintenant nous pouvons dire ce que nous allons faire pour mettre cette Parole en pratique

Le Carême, temps de la prière, de l'aumône et du jeune.
Intention du mois : Pour les chrétiens persécutés pour qu’ils reçoivent le soutien de toute l’Eglise par la prière et l’aide concrète