MESSAGE DU PAPE POUR LE CAREME 2011
«Ensevelis avec le Christ lors du Baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui» (Cf Col 2, 12)
Chers Frères et Sœurs,
Le Carême, qui nous conduit à la célébration de la Pâques très Sainte, constitue pour l’Eglise un temps liturgique vraiment précieux et important. Aussi est-ce avec plaisir que je vous adresse ce message, afin que ce Carême puisse être vécu avec toute l’ardeur nécessaire. Dans l’attente de la rencontre définitive avec son Epoux lors de la Pâque éternelle, la Communauté ecclésiale intensifie son chemin de purification dans l’esprit, par une prière assidue et une charité active, afin de puiser avec plus d’abondance, dans le Mystère de la Rédemption, la vie nouvelle qui est dans le Christ Seigneur (cf. Préface I de Carême). Cette vie nous a déjà été transmise le jour de notre Baptême lorsque, ((devenus participants de la mort et de la résurrection du Christ», nous avons commencé «l’aventure joyeuse et exaltante du disciple» (Homélie en la Fête du Baptême du Seigneur, 10 janvier 2010). Dans ses épîtres, Saint Paul insiste à plusieurs reprises sur la communion toute particulière avec le Fils de Dieu, qui se réalise au moment de l’immersion dans les eaux baptismales. Le fait que le Baptême soit reçu le plus souvent en bas-âge, nous indique clairement qu’il est un don de Dieu: Nul ne mérite la vie éternelle par ses propres forces. La miséricorde de Dieu, qui efface le péché et nous donne de vivre notre existence avec «les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus» (Ph 2,5), est communiquée à l’homme gratuitement. Dans sa lettre aux Philippiens, l’Apôtre des Gentils nous éclaire sur le sens de la transformation qui s’effectue par la participation à la mort et à la résurrection du Christ, en nous indiquant le but poursuivi: «le connaître lui, avec la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances, lui devenir conforme dans sa mort, afin de parvenir si possible à ressusciter d’entre les morts» (Ph 3, 10-1 1). Le Baptême n’est donc pas un rite du passé, il est la rencontre avec le Christ qui donne forme à l’existence toute entière du baptisé, lui transmet la vie divine et l’appelle à une conversion sincère, mue et soutenue par la Grâce, lui permettant ainsi de parvenir à la stature adulte du Christ. Un lien spécifique unit le Baptême au Carême en tant que période favorable pour expérimenter la grâce qui sauve. Les Pères du Concile Vatican II ont lancé un appel à tous les Pasteurs de l’Eglise pour que soient «employés plus abondamment les éléments baptismaux de la liturgie quadragésimale» (Const. Sacrosanctum Concilium, 109). En effet, dès ses origines, l’Eglise a uni la Veillée Pascale et la célébration du Baptême: dans ce sacrement s’accomplit le grand Mystère où l’homme meurt au péché, devient participant de la vie nouvelle dans le Christ ressuscité, et reçoit ce même Esprit de Dieu qui a ressuscité Jésus d’entre les morts (cf. Rm 8,11). Ce don gratuit doit être constamment ravivé en chacun de nous, et le Carême nous offre un parcours analogue à celui du catéchuménat qui, pour les chrétiens de l’Eglise primitive comme pour ceux d’aujourd’hui, est un lieu d’apprentissage indispensable de foi et de vie chrétienne: ils vivent vraiment leur Baptême comme un acte décisif pour toute leur existence. 2 Pour emprunter sérieusement le chemin vers Pâques et nous préparer à célébrer la Résurrection du Seigneur — qui est la fête la plus joyeuse et solennelle de l’année liturgique —‘ qu’est-ce qui pourrait être le plus adapté si ce n’est de nous laisser guider par la Parole de Dieu? C’est pourquoi l’Eglise, à travers les textes évangéliques proclamés lors des dimanches de Carême, nous conduit-elle à une rencontre particulièrement profonde avec le Seigneur, nous faisant parcourir à nouveau les étapes de l’initiation chrétienne: pour les catéchumènes en vue de recevoir le sacrement de la nouvelle naissance; pour ceux qui sont déjà baptisés, en vue d’opérer de nouveaux pas décisifs à la suite du Christ, dans un don plus plénier. Le premier dimanche de l’itinéraire quadragésimal éclaire notre condition terrestre. Le combat victorieux de Jésus sur les tentations qui inaugure le temps de sa mission, est un appel à prendre conscience de notre fragilité pour accueillir la Grâce qui nous libère du péché et nous fortifie d’une façon nouvelle dans le Christ, chemin, vérité et vie (cf. Ordo Initiationis Christianae Adultorum, n. 25). C’est une invitation pressante à nous rappeler, à l’exemple du Christ et en union avec lui, que la foi chrétienne implique une lutte contre les ((Puissances de ce monde de ténèbres» (Ep 6,12) où le démon est à l’œuvre et ne cesse, même de nos jours, de tenter tout homme qui veut s’approcher du Seigneur: le Christ sort vainqueur de cette lutte, également pour ouvrir notre cœur à l’espérance et nous conduire à la victoire sur les séductions du mal. L’évangile de la Transfiguration du Seigneur nous fait contempler la gloire du Christ qui anticipe la résurrection et annonce la divinisation de l’homme. La communauté chrétienne découvre qu’à la suite des apôtres Pierre, Jacques et Jean, elle est conduite ((dans un lieu à part, sur une haute montagne» (Mt 17,1) afin d’accueillir d’une façon nouvelle, dans le Christ, en tant que fils dans le Fils, le don de la Grâce de Dieu: ((Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur, écoutez-le>) (v.5). Ces paroles nous invitent à quitter la rumeur du quotidien pour nous plonger dans la présence de Dieu: Il veut nous transmettre chaque jour une Parole qui nous pénètre au plus profond de l’esprit, là où elle discerne le bien et le mal (cf. He 4,12) et affermit notre volonté de suivre le Seigneur. «Donne-moi à boire» (Jn 4,7). Cette demande de Jésus à la Samaritaine, qui nous est rapportée dans la liturgie du troisième dimanche, exprime la passion de Dieu pour tout homme et veut susciter en notre cœur le désir du don de ((l’eau jaillissant en vie éternelle» (y. 14): C’est le don de l’Esprit Saint qui fait des chrétiens de ((vrais adorateurs», capables de prier le Père ((en esprit et en vérité» (v.23). Seule cette eau peut assouvir notre soif de bien, de vérité et de beauté! Seule cette eau, qui nous est donnée par le Fils, peut irriguer les déserts de l’âme inquiète et insatisfaite ((tant qu’elle ne repose en Dieu», selon la célèbre expression de saint Augustin. Le «dimanche de l’aveugle-né» nous présente le Christ comme la lumière du monde. L’Evangile interpelle chacun de nous: ((Crois-tu au Fils de l’homme?» «Oui, je crois Seigneur!» (Jn 9, 3 5-38), répond joyeusement l’aveugle-né qui parle au nom de tout croyant. Le miracle de cette guérison est le signe que le Christ, en rendant la vue, veut ouvrir également notre regard intérieur afin que notre foi soit de plus en plus profonde et que nous puissions reconnaître en lui notre unique Sauveur. Le Christ illumine toutes les ténèbres de la vie et donne à l’homme de vivre en ((enfant de lumière».
Lorsque l’évangile du cinquième dimanche proclame la résurrection de Lazare, nous nous trouvons face au mystère ultime de notre existence: «Je suis la résurrection et la vie.., le crois-tu?» (Jn 1 1, 25-26). A la suite de Marthe, le temps est venu pour la communauté chrétienne de placer, à nouveau et en conscience, toute son espérance en Jésus de Nazareth: «Oui Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde» (v.27). La communion avec le Christ, en cette vie, nous prépare à franchir l’obstacle de la mort pour vivre éternellement en Lui. La foi en la résurrection des morts et l’espérance en la vie éternelle ouvrent notre intelligence au sens ultime de notre existence: Dieu a créé l’homme pour la résurrection et la vie; cette vérité confère une dimension authentique et définitive à l’histoire humaine, à l’existence personnelle, à la vie sociale, à la culture, à la politique, à l’économie. Privé de la lumière de la foi, l’univers entier périt, prisonnier d’un sépulcre sans avenir ni espérance.
Le parcours du Carême trouve son achèvement dans le Triduum Pascal, plus particulièrement dans la Grande Vigile de la Nuit Sainte: en renouvelant les promesses du Baptême, nous proclamons à nouveau que le Christ est le Seigneur de notre vie, de cette vie que Dieu nous a donnée lorsque nous sommes renés «de l’eau et de l’Esprit Saint», et nous réaffirmons notre ferme propos de correspondre à l’action de la Grâce pour être ses disciples. 3. Notre immersion dans la mort et la résurrection du Christ, par le sacrement du Baptême, nous pousse chaque jour à libérer notre cœur du poids des choses matérielles, du lien égoïste avec la «terre», qui nous appauvrit et nous empêche d’être disponibles et accueillants à Dieu et au prochain. Dans le Christ, Dieu s’est révélé Amour (cf. 1 Jn 4,7- 10). La Croix du Christ, le «langage de la Croix» manifeste la puissance salvifique de Dieu (cf. 1 Cor 1,18) qui se donne pour relever l’homme et le conduire au salut: il s’agit de la forme la plus radicale de l’amour (cf. Enc. Deus caritas est, 12). Par la pratique traditionnelle du jeûne, de l’aumône et de la prière, signes de notre volonté de conversion, le Carême nous apprend à vivre de façon toujours plus radicale l’amour du Christ. Le jei2ne, qui peut avoir des motivations diverses, a pour le chrétien une signification profondément religieuse: en appauvrissant notre table, nous apprenons à vaincre notre égoïsme pour vivre la logique du don et de l’amour; en acceptant la privation de quelque chose — qui ne soit pas seulement du superflu —, nous apprenons à détourner notre regard de notre «moi» pour découvrir Quelqu’un à côté de nous et reconnaître Dieu sur le visage de tant de nos frères. Pour le chrétien, la pratique du jeûne n’a rien d’intimiste, mais ouvre tellement à Dieu et à la détresse des hommes; elle fait en sorte que l’amour pour Dieu devienne aussi amour pour le prochain (cf. Mc 12,31). Sur notre chemin, nous nous heurtons également à la tentation de la possession, de l’amour de l’argent, qui s’oppose à la primauté de Dieu dans notre vie. L’avidité de la possession engendre la violence, la prévarication et la mort; c’est pour cela que l’Eglise, spécialement en temps de Carême, appelle à la pratique de l’aumône, c’est à dire au partage. L’idolâtrie des biens, au contraire, non seulement nous sépare des autres mais vide la personne humaine en la laissant malheureuse, en lui mentant et en la trompant sans réaliser ce qu’elle lui promet, puisqu’elle substitue les biens matériels à Dieu, l’unique source de vie. Comment pourrions-nous donc comprendre la bonté paternelle de Dieu si notre cœur est plein de lui-même et de nos projets qui donnent l’illusion de pouvoir assurer notre avenir? La tentation consiste à penser comme le riche de la parabole: «Mon âme, tu as quantité de biens en réserve pour de nombreuses années...». Nous savons ce que répond le Seigneur: «Insensé, cette nuit même, on va te redemander ton âme...» (Le 19,19-20). La pratique de l’aumône nous ramène à la primauté de Dieu et à l’attention envers l’autre, elle nous fait découvrir à nouveau la bonté du Père et recevoir sa miséricorde.
Pendant toute la période du Carême, l’Eglise nous offre avec grande abondance la Parole de Dieu. En la méditant et en l’intériorisant pour l’incarner au quotidien, nous découvrons une forme de prière qui est précieuse et irremplaçable. En effet l’écoute attentive de Dieu qui parle sans cesse à notre cœur, nourrit le chemin de foi que nous avons commencé le jour de notre Baptême. La prière nous permet également d’entrer dans une nouvelle perception du temps: Sans la perspective de l’éternité et de la transcendance, en effet, le temps n’est qu’une cadence qui rythme nos pas vers un horizon sans avenir. En priant, au contraire, nous prenons du temps pour Dieu, pour découvrir que ses «paroles ne passeront jas» (Mc 13,31), pour entrer en cette communion intime avec Lui «que personne ne pourra nous enlever» (cf. Jn 16,22), qui nous ouvre à l’espérance qui ne déçoit pas, à la vie éternelle.
En résumé, le parcours du Carême, où nous sommes invités à contempler le mystère de la Croix, consiste à nous rendre «conformes au Christ dans sa mort» (Ph 3,10), pour opérer une profonde conversion de notre vie: nous laisser transformer par l’action de l’Esprit Saint, comme saint Paul sur le chemin de Damas; mener fermement notre existence selon la volonté de Dieu; nous libérer de notre égoïsme en dépassant l’instinct de domination des autres et en nous ouvrant à la charité du Christ. La période du Carême est un temps favorable pour reconnaître notre fragilité, pour accueillir, à travers une sincère révision de vie, la Grâce rénovatrice du Sacrement de Pénitence et marcher résolument vers le Christ.
Chers Frères et Sœurs, par la rencontre personnelle avec notre Rédempteur et par la pratique du jeûne, de l’aumône et de la prière, le chemin de conversion vers Pâques nous conduit à découvrir d’une façon nouvelle notre Baptême. Accueillons à nouveau, en ce temps de Carême, la Grâce que Dieu nous a donnée au moment de notre Baptême, afin qu’elle illumine et guide toutes nos actions. Ce que ce Sacrement signifie et réalise, nous sommes appelés à le vivre jour après jour, en suivant le Christ avec toujours plus de générosité et d’authenticité. En ce cheminement, nous nous confions à la Vierge Marie qui a enfanté le Verbe de Dieu dans sa foi et dans sa chair, pour nous plonger comme Elle dans la mort et la résurrection de son Fils Jésus et avoir la vie éternelle.
Du Vatican, le 4 novembre 2010
EXHORTATION POUR LE CAREME 2011
« Jeunes chrétiens enracinés et fondés en Jésus Christ, affermis dans la foi (cf. Col 2,7), pour une Eglise vivante, levain d’un monde nouveau ».
Chers jeunes,
Chers frères et sœurs,
Le Carême chrétien est toujours pour nous tous, fidèles du Christ, l’occasion providentielle pour préparer nos cœurs à la célébration du Mystère pascal de notre Salut et pour redécouvrir notre identité chrétienne en relation avec la Miséricorde de Dieu. En plus des trois grandes orientations bibliques qui soutiennent l’élan de notre ferveur durant ce temps béni, à savoir la Prière, le Jeûne, et l’Aumône, nous vos Pasteurs, vous proposons comme programme le thème suivant : « Jeunes Chrétiens enracinés et fondés en Jésus Christ, affermis dans la foi (cf. Col 2,7), pour une Eglise vivante, levain d’un monde nouveau ». Notre choix se justifie à plus d’un titre.
Il s’inscrit d’abord dans la continuité de la restitution des conclusions de la deuxième Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques. « Afrique, lève-toi, prends ton destin en main, et marche ! » Voilà un message fort que nous adressent encore aujourd’hui nos Pères synodaux. Un tel appel pourrait-il laisser aujourd’hui la jeunesse, avenir de nos Eglises et de nos sociétés, indifférente ?
Ce choix est ensuite soutenu par l’actualisation des grands enseignements de la célébration du Jubilé des 25 ans des Journées Mondiales de la Jeunesse, instituées par le Pape Jean Paul II, et qui rassemblera cette année, à Madrid, autour de sa Sainteté le Pape Benoît XVI, des jeunes du monde entier, et vous-mêmes, dans vos diocèses, autour de vos Evêques.
Comment enfin, au moment où plusieurs pays établissent un bilan à l’occasion de la célébration de leur cinquantième anniversaire d’indépendance, ne pas porter une attention particulière à la jeunesse, à ses nobles aspirations et à ses nombreuses difficultés ? Une exhortation aux jeunes ne vient-elle pas à son heure ?
En nous adressant à vous, chers jeunes, nous voulons non seulement vous amener à vous enraciner, à vous fonder en Jésus Christ et à raffermir votre foi en lui, mais aussi inciter toutes les composantes de la communauté chrétienne à réfléchir sur votre vécu, vos aspirations et vos espérances de jeunes. Il s’agit donc pour nous tous, fidèles du Christ, de porter un regard de foi lucide sur la jeunesse de nos Eglises, afin d’apprécier ce qu’il y a de positif en elle, de discerner les ombres et les lumières de sa vie, mais aussi de tracer de nouveaux chemins de conversion et de croissance spirituelle, pour une vie chrétienne fervente et féconde en vous les jeunes, et en nous vos aînés.
I – NOS MOTIFS DE JOIE
La jeunesse de la population de nos pays en général rejaillit naturellement sur nos communautés chrétiennes. Les jeunes constituent les forces vives de l’Eglise et sont l’espoir de la société. A ce titre, nous félicitons les parents pour tous les sacrifices consentis, afin d’assurer une bonne éducation de base à leur progéniture. La famille est le premier lieu d’humanisation de la personne et de la société. Comme Pasteurs, nous nous sentons concernés au premier plan par la qualité de l’éducation humaine, intellectuelle et spirituelle à donner aux enfants et aux jeunes, au nom de notre foi et des convictions que nous avons sur la vocation du mariage et de la famille.
Ce souci constant d’une éducation de qualité se traduit par la création d’écoles catholiques, de divers mouvements d’éducation pour les enfants et les jeunes.
L’histoire nous montre que beaucoup d’élites de nos pays ont été formées dans des écoles catholiques ou au contact de l’Eglise à travers ses œuvres apostoliques et sociales. La jeunesse chrétienne en grande partie s’est forgée dans ces lieux d’éducation aux valeurs et de formation à la responsabilité. C’est là une chance pour nos pays en général et pour l’Eglise en particulier, à condition que cette jeunesse accepte généreusement de mettre ensuite son savoir-être et son savoir-faire, ses talents et ses compétences, au service de l’Eglise et de nos sociétés : « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau » (Mt 5,15). Nous saluons avec joie les efforts de promotion de l’éducation pour tous. Mais nous souhaitons qu’elle soit de qualité.
Nous saluons également avec joie la part active que prennent les jeunes dans la vie de nos communautés ecclésiales. Dans l’animation liturgique, les chorales, les groupes de prière et tous les rassemblements auxquels ils sont conviés, les jeunes témoignent d’un dynamisme et d’un enthousiasme qui nous procurent de réels motifs d’action de grâce et des raisons de croire en l’avenir de nos Eglises.
Toutefois, ce côté réconfortant de la vie des jeunes ne doit pas cacher les défaillances et les ombres de leur vie. Le Carême étant un temps favorable à la conversion, il sied d’abord de prendre conscience de nos péchés pour en demander pardon et obtenir de Dieu la grâce de la guérison. Aussi voulons-nous, chers jeunes, vous exhorter à porter un regard lucide sur votre vie pour discerner et dissiper les ombres qui ternissent votre image de chrétiens et de citoyens responsables.
II – NOS INQUIETUDES DE PASTEURS
Comme Pasteurs, nous nous réjouissons de votre enthousiasme, mais en même temps nous sommes inquiets devant certains comportements en porte-à-faux avec votre foi, et contraires à l’éducation et aux valeurs chrétiennes.
Respecter ses parents est un devoir sacré, soutenir ses parents notamment dans leurs vieux jours, une obligation filiale. Nous vous exhortons à ce propos à lire et à méditer les passages bibliques comme Ex 20,12 ; Sir 3,1-16 ; 7,27. Autrefois nos concitoyens appréciaient les enfants chrétiens pour leur politesse, leur honnêteté et leur sens de la famille. Mais aujourd’hui, n’y a-t-il pas de sérieux efforts à faire pour corriger les dérives causées par l’individualisme, l’égoïsme et les apports culturels venus d’ailleurs, et non maîtrisés ?
Dans la lutte pour la survie, qui est le sort de beaucoup de nos familles, nous constatons que bon nombre de jeunes chrétiens manquent d’audace, d’esprit de sacrifice et d’initiative. Une certaine mentalité d’assistés perdure, freinant la combativité et la créativité dans un contexte de pauvreté sans cesse croissante. Le potentiel humain qui sommeille en chaque jeune devrait être mieux valorisé, au plan économique notamment, pour sortir les familles chrétiennes de la misère.
Des jeunes accentuent encore les souffrances des familles en ne respectant pas leur corps et la vie tout court. Respecter son propre corps et prendre soin de sa santé passe par une bonne hygiène de vie. L’argent qui part en fumée dans la cigarette et la drogue, l’argent qui s’évapore dans l’alcool, l’argent utilisé pour soigner des maladies qu’on aurait pu éviter, servirait au bien-être et à la stabilité de la jeunesse et des familles. Les jeunes doivent aimer et promouvoir la vie : « C’est la vie et la mort que j’ai mises devant toi, c’est la bénédiction et la malédiction. Tu choisiras la vie pour que tu vives… ». (Dt 30,19).
Et parlant du bien-être de la famille, nous déplorons les nombreux manquements par rapport à la vie : paternité et maternité irresponsables, avortement, abandon d’enfants, infanticide... Toutes ces atteintes à la vie violent son caractère sacré, qui doit être respecté depuis son commencement jusqu’à son terme.
Chers jeunes chrétiens, à l’instar de beaucoup de jeunes à travers le monde, nous vous savons confrontés aux douloureux problèmes du manque de qualification professionnelle et du chômage. Cette situation incommode vous fait vivre dans la précarité et vous expose à toutes formes de déviances, car l’oisiveté est la mère de tous les vices. Cette précarité matérielle pousse certains à sombrer dans la délinquance juvénile et la prostitution. D’autres, soumis à toutes sortes de pressions et de chantages, compromettent leur dignité, vacillent dans leur foi, s’ils n’apostasient pas purement et simplement. D’autres encore, dépassant l’exode rural, empruntent la voie de l’émigration clandestine pour chercher des lendemains meilleurs en Europe ou ailleurs.
Nous ne pouvons taire un autre sujet d’inquiétude et de souffrance : le manque de décence de certaines tenues vestimentaires. Chaque jeune, garçon et fille, doit prendre conscience de sa dignité de créature de Dieu, et qui plus est d’enfant de Dieu et de temple de l’Esprit Saint par le baptême : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et qui vous vient de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas ? Quelqu’un a payé le prix de votre rachat. Glorifiez donc Dieu par votre corps » (1 Co 6,19-20). Or nous le savons tous, certaines tenues vestimentaires banalisent votre corps et portent atteinte à cette dignité.
En nommant ainsi les défaillances et les ombres de votre vie de jeunes, nous ne voulons nullement pointer un doigt accusateur sur vous, ni vous culpabiliser, mais vous exhorter à des changements nécessaires et salutaires.
Par ailleurs, les adultes, que sont vos parents, vos aînés, vos responsables sociaux et religieux, ont une part de responsabilité dans les nombreux fardeaux qui pèsent aujourd’hui sur vous. Au-delà de vous les jeunes, nous voulons aussi inviter les adultes chrétiens à réfléchir sur les obstacles et les contraintes qui freinent votre épanouissement et gênent le dynamisme de nos Eglises.
III – LES OBSTACLES ET CONTRAINTES A L’EPANOUISSEMENT DES JEUNES
Nous avons célébré le cinquantenaire de l’Indépendance de nos pays. A l’heure des bilans, comment ne pas reconnaître que notre indépendance politique a été hypothéquée par notre dépendance économique et culturelle ? Le développement de nos pays a été certes freiné par un environnement économique défavorable, mais aussi par beaucoup de facteurs endogènes qui mettent à nu les carences et les faillites des classes dirigeantes.
Ces carences et ces faillites affectent la jeunesse et la poussent au découragement, au fatalisme, et à la démission. Notre jeunesse est désemparée, car le monde des adultes ne prêche pas par l’exemple et ne lui offre point de repères structurants et rassurants. Les détournements de deniers publics, les graves manquements à la vérité et au respect de la parole donnée, les promesses politiciennes sans lendemain et le mauvais exemple donné d’en haut par des comportements délictueux et indignes sont autant de facteurs, qui pèsent sur les jeunes et entravent leur bien-être matériel et moral.
En plus, les premières victimes des choix politiques et économiques inappropriés par rapport au bien commun et aux réels besoins des populations, ce sont encore les jeunes, qui ne trouvent ni débouchés, ni emplois, même quand ils sont diplômés, a fortiori s’ils sont sans qualification. Les scandales politico-financiers, l’accaparement des richesses nationales par quelques minorités, au détriment des populations rurales et des couches sociales défavorisées accentuent le mal-être des jeunes.
Aux frustrations du monde rural spolié de ses terres, s’ajoutent celles de communautés religieuses privées de terrains pour lieux de culte dans certaines localités. De telles atteintes à la liberté de culte sont préjudiciables à la cohabitation pacifique des différentes communautés religieuses. Ce sont là des injustices à réparer et des périls à prévenir.
Cependant nous devons aussi interroger notre pratique communautaire pour dénoncer le manque de solidarité entre nous fidèles du Christ. Ce manque de solidarité communautaire explique la faiblesse économique de bon nombre de chrétiens et la précarité de nos Eglises toujours dépendantes de l’extérieur.
Lutter contre la pauvreté et la misère est un impératif moral, et s’y dérober, c’est ramer à contre courant de l’Evangile de la vie (cf. Jn 10,10). Nous souvenant de ces paroles du Christ « On exigera beaucoup de celui à qui on a beaucoup donné » (Lc 12,48), nous voulons appeler tous les acteurs et entrepreneurs économiques chrétiens à s’organiser et à mutualiser leurs forces pour aider les jeunes. Nous demandons aussi à toutes les structures socio-pastorales de faire place aux jeunes dans leurs programmes de développement. Aussi voulons-nous, au vu de tous ces obstacles et contraintes, tracer de nouveaux chemins de conversion et de croissance intégrale, pour une vie chrétienne vivante et féconde en ce temps béni du Carême.
IV – CHEMINS DE CONVERSION ET DE CROISSANCE POUR UNE EGLISE JEUNE ET VIVANTE, LEVAIN D’UN MONDE NOUVEAU
« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10,8). Pour bâtir une Eglise jeune et vivante, enracinée et fondée en Christ, regardons ensemble Jésus empruntant avec courage et détermination le chemin de Jérusalem : « Comme arrivait le temps où il allait être enlevé du monde, Jésus prit résolument la route de Jérusalem » (Lc 9,51). Cette détermination à aller jusqu’au bout de l’accomplissement de la volonté du Père, doit servir de repère à chaque fidèle du Christ, en vue des conversions personnelles et communautaires requises pour l’atteinte de notre objectif : une Eglise jeune et vivante. Nous vous exhortons donc à porter votre attention sur les points d’efforts que nous indiquons ci-dessous, mais qui n’en excluent pas d’autres.
S’enraciner et se fonder en Christ (Mt 7,24 - 27)
Une vie chrétienne qui ne serait pas enracinée et fondée en Christ est comme une maison bâtie sur le sable. « La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé ; ils sont venus battre cette maison, elle s’est écroulée, et grande fut sa ruine » (Mt 7,27). «La foi chrétienne ne consiste pas seulement à croire en des vérités, c’est avant tout (…) une relation personnelle avec Jésus Christ. C’est la rencontre avec le Fils de Dieu qui donne à notre vie un dynamisme nouveau. »
S’enraciner en Christ procure force, sécurité et joie. Sachant que nous sommes dans le Christ et le Christ en nous, nous pouvons alors aborder avec sérénité tous les problèmes de l’existence et garder au milieu des difficultés de ce monde, une espérance que rien ne peut ébranler. En va-t-il ainsi pour nous tous, jeunes et adultes, au vu de nos expériences de vie chrétienne et de nos différents engagements apostoliques ?
S’affermir dans la foi (Col 2,7)
Comme fidèles du Christ, faisons de notre foi chrétienne le levier de notre libération pour affronter les nombreux obstacles et contraintes, qui pèsent sur notre vie chrétienne et compromettent le dynamisme de notre Eglise. C’est forts de notre foi que nous pourrons vaincre les frilosités et les peurs, qui nous empêchent d’agir. Affermis dans la foi, nous pourrons nous comporter en chrétiens pour être sel et lumière (cf. Mt 5,13-16), en refusant l’argent facile, les compromissions et la corruption qui gangrènent notre société. Saint Paul nous dit encore aujourd’hui : «Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions Abba, Père » (Rm 8,15-16). Tout au long de ce Carême, renouvelons au quotidien notre fidélité à l’Eglise, dont le baptême nous a fait membres.
Convertir nos cœurs
« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1,15). Nos cœurs de baptisés, qui sont des cœurs humains, facilement englués, accaparés par les soucis matériels, les réussites et les égoïsmes, ont besoin de conversion. Or, nous sommes souvent tentés de rester à la surface de nous-mêmes. La conversion du cœur n'est pas d’abord un effort à faire mais une grâce à recevoir. Elle n'est pas une œuvre que nous pourrions accomplir par nous-mêmes, elle est en nous l'œuvre gratuite de Dieu, selon la parole du prophète : « Convertis-moi, Seigneur, et je serai converti » (Jr 31,18). Dieu nous redit avec force en ce temps de Carême : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements et revenez au Seigneur votre Dieu » (Jl 2,13). Répondons en particulier à cet appel du Seigneur, en fréquentant le Sacrement de la Réconciliation. Alors notre espérance sera vivante, et nous saurons en rendre compte à ceux qui nous le demandent.
Témoigner de l’espérance qui nous habite (1P 3,15)
Dans le climat ambiant évoqué plus haut, nous tous, jeunes et adultes, nous sommes appelés à nous inscrire résolument dans l’espérance. Cette vertu dispose le chrétien à mettre sa confiance dans les promesses du Christ, à prendre appui, non sur ses seules forces, mais sur la grâce du Saint Esprit : « L’espérance ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5).
Cette espérance s’exprime et se nourrit dans la Prière. Le croyant, en qui elle habite, verra sa vie transformée. Il refusera la culture ambiante de l’avoir, du pouvoir et du paraître, qui corrompt les mœurs. Il ne vendra pas son âme pour les biens de ce monde qui passe. La joie de l’espérance se lira sur son visage (cf. Rm 12,12).
Se soutenir mutuellement et communautairement pour être témoins (cf. Ac 1,8)
En Eglise nous ne sommes pas des croyants isolés. Par le baptême, nous sommes membres d’une grande famille, l’Eglise à la fois universelle et locale, qui forme un seul corps. « Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est glorifié tous les membres partagent sa joie » (1Co 12,26). Pour le dire autrement, « chaque croyant est ainsi comme un maillon dans la grande chaîne des croyants. Je ne peux croire sans être porté par la foi des autres, et par ma foi, je contribue à porter la foi des autres » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 166).
Nos communautés ecclésiales de base, nos paroisses, nos associations chrétiennes sont-elles corps du Christ ? Avons-nous cette conscience d’appartenir à une seule famille, qui fait que nous soyons prêts à nous impliquer et même à nous sacrifier pour la vie, la cohésion et le dynamisme de notre Eglise-famille ?
Ce sentiment d’appartenance à un même corps, qui se célèbre et se vit dans l’Eucharistie, demande à se traduire dans la vie. Ne disons-nous pas : « Puisqu’il n’y a qu’un seul pain, nous ne formons qu’un seul corps » ? (1Co 10,17). De cette conscience découle aussi une exigence de solidarité et d’attention aux plus petits (cf. Mc 9, 35-42 ; cf. Mt 18, 1-14 ; cf. Mc 10, 43-45), aux faibles (cf. Rm 14,1 -15,1), aux membres qu’on est tenté de négliger (cf. 1Co 11, 20.22.33-34), et aux membres qui souffrent (cf. 1Co 12,26), particulièrement ceux qui sont brimés à cause de leur foi. Puissent notre générosité et notre charité se faire inventives, pour vivre ce Carême comme un temps fort de communion, de solidarité et de partage multiformes !
CONCLUSION
Chers frères et sœurs dans la foi, jeunes et adultes, c’est tout cet ensemble, manières d’être et d’agir, conscience commune d’appartenance et actions solidaires, qui constitue la réalité vivante de l’Eglise-famille de Dieu. En vous exhortant à bâtir une «Eglise jeune et vivante, enracinée et fondée en Christ, et affermie dans la foi, levain d’un monde nouveau », nous voulons non seulement vous inviter à traduire en actes vos résolutions de Carême, mais aussi à vous engager à la responsabilité lucide, à la persévérance, à la constance et à la fidélité à votre baptême. Le Carême n’est pas une parenthèse dans la vie chrétienne, mais un temps privilégié pour dynamiser nos efforts moraux et spirituels et notre engagement apostolique. En vous souhaitant une sainte et féconde montée vers Pâques, nous prions le Dieu de toute bonté de répandre sur vous en abondance ses grâces et sa miséricorde.
LES EVEQUES DE LA CONFERENCE
MANDEMENT POUR LE CAREME ET LA PAQUES 2011
Conformément au Code de Droit Canonique (canon 1249 à 1253), les lois du jeûne et de l’abstinence doivent être observées dans les conditions suivantes :
1 – Le jeûne reste obligatoire le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint (canon 1251). Y sont tenus tous les chrétiens âgés de 18 ans à 59 ans accomplis.
Le jeûne chrétien consiste à ne faire qu’un repas dans la journée, le matin, à midi ou le soir, au choix. On peut prendre une légère nourriture à la place des repas supprimés.
Le jeûne pascal du Vendredi Saint, mémorial de la Passion et de la Mort du Seigneur, sera sacré. Il devra être parfaitement observé et, selon l’opportunité, être étendu au Samedi Saint, pour que l’on parvienne avec un cœur élevé et libéré aux joies de la Résurrection.
De nombreux chrétiens tiennent à garder la tradition de jeûner pendant tout le Carême. C’est un effort louable.
2 – L’abstinence, qui interdit l’usage de la viande, est obligatoire le Mercredi des Cendres, les Vendredis de Carême et tous les autres Vendredis de l’année, à moins qu’ils ne coïncident avec une fête solennelle (cf canon 1250). Y sont tenus tous les fidèles âgés de 14 ans révolus et plus.
3 – Nous demandons en plus, tous les Vendredis de Carême, comme effort particulier pour notre Eglise locale (cf canon 1253) :
- l’abstinence de boissons alcoolisées (vin, vin de palme, bière, apéritif, digestif, etc…) ;
- l’abstinence de tabac pour les fumeurs ;
- l’abstinence de friandises pour les enfants, les jeunes comme pour les adultes.
Sans en faire une obligation sous peine de péché, nous recommandons vivement l’abstinence d’alcool et de tabac. Nous en connaissons les ravages. Comme signe de maîtrise de soi et de dignité morale, c’est très probant. Et c’est ainsi qu’il est bon de se présenter au Seigneur pour une offrande d’amour.
L’argent économisé à travers toutes ces privations sera intégralement versé à la quête pour venir en aide aux pauvres.
4 – Dans le même esprit de conversion, on veillera à s’abstenir des réjouissances profanes et purement mondaines : cinéma, danse… dès lors que ce n’est pas utile à un enrichissement culturel certain, ou à ce que demande la charité dans les relations humaines.
5 – La prière et l’écoute de la Parole de Dieu seront renforcées. Aussi, les prêtres et ceux qui les assistent auront à cœur d’organiser :
- le Vendredi, des Chemins de Croix vivants et vivifiants ;
- des Messes spéciales et des célébrations pénitentielles.
Nous insistons spécialement pour que l’on fasse des prières pour le Saint Père. Les difficultés de sa lourde tâche sont nombreuses. Nous devons les porter avec lui dans une solidarité toute filiale.
6 – Le partage fraternel et le devoir de justice sociale se vivront avec plus de vérité. Vos évêques vous invitent à marquer concrètement votre solidarité avec les pauvres et les démunis qui vous entourent et à participer aux campagnes d’assistance aux victimes des calamités naturelles.
7 – Nous, évêques, prêtres, religieux, religieuses et fidèles laïcs, avons le devoir de faire vivre nos Eglises conformément au canon 222 §1 : « Les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Eglise afin qu’elle dispose de ce qui est nécessaire au culte divin, aux œuvres d’apostolat et de charité et à l’honnête subsistance de ses ministres. » Nous cultiverons le souci permanent de participer à l’entretien des œuvres de l’Eglise (constructions, équipements et fonctionnement des paroisses et des diocèses, des séminaires, des noviciats, des écoles pauvres…)
Il n’est pas normal que ce soit les chrétiens d’ailleurs qui prennent en charge les besoins de nos Eglises, au prix souvent de grandes privations, car ce ne sont pas toujours les plus nantis qui se montrent les plus généreux. Il y en a qui donnent de leur nécessaire. Pendant ce temps, nous déplorons des gaspillages importants à l’occasion de certaines cérémonies familiales, traditionnelles ou ecclésiales.
Nous demandons instamment à tous les fidèles de mieux subvenir à la vie de nos Eglises, en versant plus régulièrement et plus généreusement les offrandes que sont les quêtes lors des cérémonies et les honoraires de Messe.
8 – Verser le denier du culte est un devoir de justice.
Il nous est demandé l’équivalent d’une journée de travail, mais c’est un minimum que chacun aura à cœur de dépasser dans la mesure de ses possibilités. Les sommes que nous dépenserions à des besoins secondaires, nous nous sentirons tenus de les consacrer à la vie et au développement de l’Eglise de Dieu, au lieu de les garder égoïstement.
CES DISPOSITIONS ONT UN SEUL BUT : PREPARER NOS CŒURS A DEVENIR UN TERRAIN OUVERT AU DON DE DIEU QUE NOUS OFFRENT PARTICULIEREMENT LES SACREMENTS DE LA RECONCILIATION ET DE L’EUCHARISTIE.
C’EST POURQUOI NOUS VOUS RAPPELONS LE DEVOIR GRAVE DE VOUS CONFESSER AU MOINS UNE FOIS L’AN, ET DE COMMUNIER DURANT LE TEMPS DE PAQUES.
Cette année, le temps de la Communion Pascale s’étendra du samedi 12 Mars au dimanche 12 Juin.
Ce mandement de carême sera présenté dans toutes les communautés chrétiennes le dimanche précédent le Mercredi des Cendres.
Saint-Louis, Novembre 2010
Mgr Théodore Adrien SARR, Archevêque de Dakar
Mgr Jean-Noël DIOUF, Evêque de Tambacounda, Président de la Conférence
Mgr Benjamin NDIAYE, Evêque de Kaolack, Vice Président
Mgr Martin HAPPE, Evêque de Nouakchott
Mgr José CAMNATE NA BISSIGN, Evêque de Bissau
Mgr Jean-Pierre BASSENE, Evêque de Kolda
Mgr Pedro ZILLI, Evêque de Bafata (Guinée-Bissau)
Mgr Ernest SAMBOU, Evêque de Saint-Louis
Mgr Arlindo GOMES FURTADO, Evêque de Praia et Administrateur Apostolique de Mindelo
Abbé Paul Abel MAMBA, Administrateur Apostolique de Ziguinchor
Abbé Alexandre MBENGUE, Administrateur Apostolique de Thiès