dimanche 27 décembre 2015

Premier message de noel de monseigneur Benjamain comme archeveque de dakar

Chers fidèles du Christ, amis croyants, hommes de bonne volonté, que la paix de Dieu habite en vos cœurs, et que le Seigneur de toute miséricorde vous fasse sentir le bonheur et la joie que donne son amour.
 
A l’occasion de ce Noël de l’an de grâce 2015, je pense à ces paroles de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament : « Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui ; il le sera pour l’éternité » (He 13,8). Son avènement dans l’existence humaine est salué et célébré de multiples manières par diverses traditions religieuses. Par exemple, à travers la Liturgie des Heures et dans notre foi en la mystérieuse communion d’amour qui l’unit au Père et à l’Esprit Saint, nous l’invoquons ainsi :
 
Splendeur jaillie du sein de Dieu,                Nous t’adorons, Fils bien-aimé,
 
Lumière née de la lumière,                          Objet de toute complaisance ;
 
Avant que naisse l’univers                           Le Père qui t’a envoyé
 
Tu resplendis dans les ténèbres.                 Sur toi fait reposer sa grâce.
 
 
 
Tu viens au fond de notre nuit                     A toi la gloire, ô Père Saint,
 
Pour tous les hommes de ce monde ;         A toi, la gloire, ô Fils Unique,
 
Tu es la source de la vie                              Avec l’Esprit Consolateur,
 
Et la lumière véritable.                                Dès maintenant et pour les siècles.
 
 Chers amis, au cœur de la nuit de Noël, un chant angélique retentit : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ».      Ce qui est proclamé ainsi, c’est l’entrée du Verbe de Dieu dans notre histoire humaine, c’est la naissance de Jésus Christ, vrai Dieu et vrai Homme. Il a voulu prendre chair de notre chair, dans le sein de la Vierge Marie. Il est né à Bethléem, dans la cité de David. Les anges de Dieu en ont annoncé la bonne nouvelle pour tout le peuple, et des bergers qui passaient la nuit dans les champs sont venus l’adorer. Désormais, il demeure parmi nous. Il est « le visage de la miséricorde du Père » (Pape François). Il est la porte sainte (cf. Jn 10,9) qui nous fait entrer dans l’intime présence vivifiante de Dieu. Il nous invite au recueillement et à la sérénité, dans la ferveur de sa proximité. Il nous apporte la paix de Dieu. Il est lui-même notre paix (cf. Ep 2,14).
 
A l’écoute des anges de Dieu, dans la sainte nuit de Bethléem, je vous souhaite, à vous tous, enfants, jeunes gens, adultes et aînés, un SAINT ET JOYEUX NOEL, SEREIN ET PAISIBLE, SOLIDAIRE ET FRATERNEL.
 
Que la présence salutaire du Verbe de Dieu se manifeste abondamment dans notre monde qui a tant besoin de la Paix de Dieu ! Que cette paix se répande en abondance sur vous tous, sur vos familles, sur vos communautés, et que le Prince de la Paix soutienne vos efforts et bénisse vos différentes activités.
 
Parce que Noël est l’avènement de l’Enfant-Dieu dans la vie des hommes, nous invoquons cet Enfant Unique en faveur de tous les enfants du monde, et plus particulièrement en faveur des enfants pauvres, maltraités, abandonnés, abusés, exploités, exposés à la mendicité ou soumis à un dur travail qui ne répond pas à leur âge. Laissons-nous transformer par la grâce de l’Enfant de Bethléem. Ne blessons pas les enfants. Ne les persécutons pas. Respectons-les. Aimons-les, au nom de Jésus Christ, l’Enfant-Dieu de la crèche.
 
Avec vous tous, j’invoque encore le Prince de la paix, pour qu’il soulage la peine et la souffrance des malades. Qu’Il leur fasse sentir, ainsi qu’à tous les blessés de la vie, comme aux désespérés et aux isolés, la réalité de la tendresse de Dieu, de son réconfort et de son soutien. Qu’il aide encore les médecins et le personnel médical à se donner sans compter au service de la vie, à contribuer à la guérison par leur savoir-faire, avec la grâce de Dieu, Maître de la vie.
 
Que la paix de Dieu accompagne tendrement ceux ont fait le passage sur l’autre rive, pour qu’ils soient accueillis avec les faveurs du Dieu de miséricorde dans la patrie céleste. Car « Dieu est riche en miséricorde à cause du grand amour dont il nous a aimés ; alors que nous étions morts à cause de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ » (Ep 2,4-5).
 
 Nous invoquons ce Christ, Prince de la paix, pour qu’il chasse de notre monde le démon de la haine, de la division, de la guerre, du radicalisme et du terrorisme. Qu’il soutienne les efforts de tous ceux qui cherchent à promouvoir la paix. Rappelons-nous que la fête de Noël  arrive au cœur de nos vies, lorsque les temps furent accomplis (cf. Ga 4,4), comme l’engagement merveilleux de Dieu envers tout homme et envers tout l’homme. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Avec lui, il nous a tout donné (cf. Rm 8,32), et son bonheur est de voir l’homme heureux.
 
« Nous savons, comme dit l’apôtre Paul, que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, qui sont appelés selon son dessein » (cf. Rm 8,28). C’est pourquoi, uni à mes frères chrétiens, je voudrais adresser, avec nos salutations fraternelles, nos plus vives félicitations à nos amis musulmans qui viennent de célébrer dans la ferveur la naissance de leur Prophète et Fondateur Mahomet.
 
La proximité des fêtes du Maouloud musulman et du Noël chrétien contribue certainement à une plus grande communion des croyants, dans la prière et l’amour fraternel. Nous en rendons grâce au Dieu de toute miséricorde ! Et nous nous rappelons ces paroles du Pape François nous invitant à vivre pleinement l’Année Sainte de la Miséricorde : « La valeur de la miséricorde dépasse les frontières de l’Eglise. Elle est le lien avec le Judaïsme et l’Islam qui la considèrent comme un des attributs les plus significatifs de Dieu […] Que cette Année Jubilaire, vécue dans la miséricorde, favorise la rencontre avec ces religions et les autres nobles traditions religieuses. Qu’elle nous rende plus ouverts au dialogue pour mieux nous connaître et nous comprendre. Qu’elle chasse toute forme de fermeture et de mépris. Qu’elle repousse toute forme de violence et de discrimination » (MV 23).
 
Pour terminer, comment ne pas souligner le ferme espoir qu’a fait naître, à travers le monde, la tenue à Paris de la Conférence internationale sur l’environnement, la COP 21 ? Nous nous félicitons de l’expansion de la culture écologique à travers le monde, pour protéger et préserver notre « maison commune », comme dit le Pape François dans sa belle lettre encyclique Laudato Si consacrée au sujet. Puissions-nous mieux prendre conscience que la propagation de cette culture écologique est de notre intérêt à tous, si du moins nous acceptons de changer de mentalité et de comportement, pour protéger la création que Dieu a mise à notre disposition, dans le respect.
 
Que le décor naturel de la crèche nous fasse aimer la simplicité des grandes choses et louer le Seigneur pour toutes les merveilles qu’il a créées.
 
JOYEUX NOEL ET BONNE FETE A VOUS TOUS, DANS LA JOIE DU SEIGNEUR !
 
 
 
                                                                                  + Monseigneur Benjamin NDIAYE
 
                                                                                             Archevêque de Dakar