jeudi 24 février 2011

Le Cardinal rencontre le MFDC

Son séjour aura été court. Mais, suffisant pour que le Cardinal Théodore Adrien Sarr rencontre les rebelles Casamançais. Le chef de l’Eglise catholique venu discrètement à Ziguinchor vient de poser un acte d’espoir sur le chemin d’une paix qui se fait de plus en plus désirer en Casamance.

C’est avant-hier, dans la matinée que Monseigneur Théodore Adrien Sarr a foulé le sol Ziguinchorois, loin des regards indiscrets. Profitant de cette visite inattendue de quelques heures dans la capitale du sud, le chef de l’Eglise catholique sénégalaise a initié des rencontres importantes qui ont un dénominateur commun : renouer le fil du dialogue entre l’Etat et le mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) pour un retour de la paix. Selon nos sources, outre le chef de l’exécutif régional, Mgr Théodore Adrien Sarr a rencontré l’Imam Ratib de Ziguinchor, Chérif Alioune Aïdara. Mais, l’audience qui a le plus capté l’attention de l’opinion est celle accordée par le chef de l’église catholique aux membres de mouvement séparatiste casamançais. Une délégation composée de responsables de l’aile politique, mais également de membres de l’aile militaire. Une rencontre au cours de laquelle il a été question de lever les contraintes et de renouer le fil du dialogue entre les protagonistes du conflit en Casamance, d’après une source bien informée.

Cette visite ‘surprise’ de Monseigneur Théodore Adrien Sarr intervient dans un contexte de regain de violence avec des affrontements meurtriers qui ont fait plusieurs morts aussi bien dans les rangs de l’armée que du côté du Mfdc. Avant-hier seulement, un sous-officier a été tué ainsi que plusieurs rebelles au cours de cinq heures d’affrontements violents qui ont duré cinq heures dans le nord Sindian, si l’on en croit une source militaire. La brève visite surprise du chef de l’Eglise catholique sénégalaise dans la capitale du sud a-t-elle un lien avec l’ambiance d’insécurité notée ces derniers jours en Casamance ? Toujours est-il que cette initiative suscite de l’espoir en Casamance, surtout que Monseigneur demeure une des rares personnalités au Sénégal en qui le Mfdc, y compris le maquis, continue à faire confiance. Reste à savoir si cette série de rencontres permettra de relancer un processus de paix quasi inexistant, sacrifié sur l’autel des affrontements meurtriers qui rythment, depuis quelque temps, le quotidien en Casamance.



Extré du Journal Walf.